Pour une approche scalaire de la déficience nominale : la position du français dans une théorie des « noms nus »
On a souvent supposé que le français est une langue sans noms nus, parce qu’il exclut l’emploi des noms pluriels et des noms de masse sans déterminant en position d’argument. En conséquence, le français s’est trouvé écarté du débat comparatif sur les noms nus. Nous soutenons dans cette thèse que cette approche n’est pas correcte et que le français doit être intégré au débat. Nous proposons une nouvelle classification scalaire des « Noms Nus », notion technique dont nous soutenons que la nudité morphologique n’est pas la propriété définitoire. Nous avançons l’hypothèse que les Noms Nus doivent être caractérisés par un comportement sémantique spécial, qui est ancré dans la syntaxe : leur structure interne inclut une projection NumP dont la tête contient le trait formel [aPl]. Nous supposons en outre que les différences sémantiques subtiles entre les Noms Nus de langues diverses découlent d’une variation de leur structure syntaxique au-dessus de NumP.
Mots-clés : français, Noms Nus, noms coordonnés du type N et N, groupes nominaux en des et du, Nombre, sous-spécification, langues romanes, langues germaniques