La prononciation des consonnes dans le français de Paris aux 13ème et 14ème siècles
Ce que nous appelons ‘ancien français’ désigne un ensemble de dialectes parlés dont les textes écrits permettent l’étude, à condition toutefois de disposer de témoins primaires. Comme les graphies diffèrent d’un dialecte à l’autre, on admet que ces différences graphiques reflètent vraisemblablement des différences dans la prononciation locale. Cette hypothèse sera vérifiée au cours de l’analyse de textes rimés, analyse qui ne saurait être menée à bien que par traitement informatique.
C’est ainsi que l’on constatera que si graphies et prononciations convergeaient en effet au 13ème siècle, une divergence va se manifester au 14ème siècle, période à laquelle la présence de consonnes parasites deviendra de plus en plus fréquente. Contrairement à ce qui a souvent été suggéré, l’introduction des consonnes parasites ne doit rien au hasard : elle n’est généralement que la conséquence de changements linguistiques.
L’art d’écrire a été considérablement influencé au cours du 14ème siècle par l’introduction d’un examen d’orthographe imposé alors aux scribes. Ces prescriptions orthographiques n’ont pas réussi à créer une langue écrite homogène, mais elles ont réduit la prolifération des graphies.
Le présent ouvrage s’adresse à un public de spécialistes dans le domaine des changements linguistiques et dans celui de l’histoire de la langue française.