Ce livre est une étude pionnière portant sur l’analyse conceptuelle et la traductibilité des termes de maladie dioula jusqu’ici non abordées par les recherches antérieures. Le Dioula est une langue mandé parlée au Burkina Faso. L’étude présente les représentations de la santé, de la maladie et du corps dans la culture dioula, les entités nosologiques populaires et l’étude linguistique des noms de maladies dioula. Cette étude linguistique a pour but d’analyser les termes du corpus afin de souligner leurs particularités linguistiques. Cette analyse est d’autant plus utile qu’elle permet d’une part, de s’imprégner davantage des concepts et conceptions relatifs à la maladie et d’autre part, de mettre en évidence les difficultés que les traducteurs et interprètes sont susceptibles de rencontrer dans ce domaine et de proposer des solutions. Cette analyse vise à faciliter la tâche du traducteur ou de l’interprète qui pourra se référer rapidement aux suggestions proposées en cas de difficulté ou de doute.
L’étude décrit la formation des termes de maladies puis les processus sémantiques ou les figures de style rentrant dans la construction de ces termes et enfin le discours de plainte du malade.
En outre, cette étude examine dans quelle mesure le relativisme culturel et linguistique peut servir dans le processus de traduction au lieu d’impliquer son impossibilité.
L'auteur décrit un certain nombre de phénomènes intéressants en ce qui concerne les entités nosologiques populaires dioula : Il se peut que le terme de maladie dioula exprime un concept qui est complètement inconnu dans la culture cible. Le concept en question peut être abstrait ou concret, il peut être relié aux croyances religieuses, à une coutume sociale. De tels concepts sont souvent qualifiés de concepts « spécifiquement culturels ». Un exemple d’un concept abstrait dioula qui est reconnu comme difficile à traduire en d’autres langues relevant d’autres cultures est celui exprimé par le mot kɔnɔ. Ce dernier revêt un concept typiquement « dioula » qui est rarement appréhendé par des gens provenant d’autres cultures.
L'un des problèmes théoriques soulevés concerne la traductibilité des termes médicaux dioula, culturellement spécifiques.
Il est ressorti de l’analyse que des expressions qui sont profondément enracinées dans la culture dioula présentent plus de difficultés de traduction car le concept qu’ils véhiculent est inconnu du français ou de la biomédecine. Des pistes de solutions sont fournies parmi lesquelles l’on peut noter la démarche suivante : Une traduction du terme de maladie dioula par un mot français accompagnée de commentaires sémantiques et/ou métalinguistiques.Les données ont été collectées sur quatorze mois en plusieurs étapes.
Au regard des problèmes théoriques et analytiques abordés dans les différentes sections du livre, il est d’un grand intérêt pour les personnels de santé, pour les spécialistes de la communication interculturelle, pour les lexicographes et les terminologues, pour les anthropologues de la santé sans oublier les traducteurs.